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Archives Mensuelles: septembre 2010

Cindytalk existe depuis plusieurs années, mais je ne m’y étais jamais vraiment arrêté longtemps. Cet album est sorti il y a un ou deux mois déjà, et parfois, c’est juste bien comme ça : découvrir les disques, et la musique, après les sorties officielles, en prenant le temps. Le temps de s’y intéresser, le temps d’écouter aussi. Le temps, c’est ça qui manque. Mais c’est surtout cela que prend ce disque : l’attention suffisante pour écouter neuf vignettes sonores formant un ensemble cohérent et pénétrant, qui n’a pas vraiment de liens sonores avec ce qui s’entend ces jours-ci, aurait pu être enregistré il y a 10 ou 15 ans, arrive aujourd’hui comme un film en noir et blanc étranger dans un monde qui n’attend que la 3D. Ce qui est donné à entendre, ce sont ainsi de petites pièces atmosphériques, mêlant bruits et craquements, sons électroniques, samples minuscules, bruits électroniques, mélodies diffuses, fragmentaires. Très souvent, surgit l’impression d’écouter un disque noise, mais pris de loin, comme filtré par la distance, noyé dans l’atmosphère, rendu serein par son éloignement sonore même. Il y a là quelque chose de nostalgique et désuet, habité par une mélancolie inachevée.