J’ai vu Sunn O))) jouer The Grimmrobe Demos à Villette Sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

sunn villette sonique

Ce soir en ouverture du festival Villette Sonique, Sunn O))) rejouait Grimmrobe Demos , premier album sorti il y a dix ans, et qui demeure parmi les plus beaux et bruts du groupe. Pour l’occasion, le groupe n’était composé que de deux personnes sur scène, comme avant, Greg Anderson et Stephen O’Malley, ses deux fondateurs. Le concert, sixième au moins vu de Sunn O))) depuis leur premier à Paris au Nouveau Casino il y a 5 ou 6 ans, était plutôt splendide, au son assuré et pénétrant, même s’il aurait pu être plus fort et volumineux encore. The Grimmrobe Demos, plus que n’importe lequel des autres albums du groupe, se prête étonnamment bien aux dérives nocturnes, aux vibrations noctambules, à l’état de sommeil qui se déploie. Voilà un disque idéal pour plonger dans un gouffre et s’y endormir. Et voilà un concert quasiment de narcolepsie, tant il entrainait un effet délétère sur les sens, les yeux, l’éveil.

Ensuite, le plus étonnant, c’est que ce retour aux sources se faisait devant un public  vaste et nombreux, au moment même où le groupe sort son album le plus ambitieux et subtilement orchestré, Monoliths & Dimensions, oeuvre tout aussi chimérique que dantesque, qui laisse présager que Sunn O))), tout en célébrant le passé, se projette aussi dans le futur, se réinvente d’une manière singulière, parvient à construire de manière oblique sa musique que ses détracteurs d’hier ne peuvent s’empêcher d’adouber aujourd’hui – le groupe n’a jamais eu autant de presse positive. Si seulement La Monte Young avait pu les voir ce soir, il aurait sans doute pleuré de joie et de haine, en entendant ses vrais héritiers reprendre ses enseignements, habiter le temps long et continuer à réinventer le rock en le ralentissant, comme pour lui donner le temps de se laisser pénétrer, hanter, habiter par d’autres choses, d’autres fantômes.

10 commentaires
  1. hh a dit:

    salut joseph,
    j’aurai aimé / adoré partager ton enthousiasme à propos du concert de ce soir, malheureusement je dois tristement admettre que de mon côté je me copieusement ennuyé – le volume BEAUCOUP trop faible « aidant », et surtout l’impression de voir 2 personnes répéter la énième fois une chose qu’il ne savent que trop faire, sans passion, mécaniquement… c’est bien la 1ère fois que je suis déçu par ce groupe en live, mais cela sentait la pure réponse à une commande du festival qu’un choix artistique – la formation groupe (habituellement 5 ou 6 membres, chaque fois à « géometrie variable ») étant dans leur cas aujourd’hui 100 fois plus intéressante, remember les caves le chapelais, etc
    encore une fois cela aurait pu être (au moins) pénétrant si le son avait suivi – en l’occurence j’ai juste eu l’impresssion de voir 2 zicos cachetonner.
    quand à Jesus Lizard qui suivait… je ne peux exprimer ma tristesse de voir des groupes se soumettre à une telle démolition de leur propre légende uniquement à cause de la systémisation (et de leur impossibité – que je peux tout à fait comprendre, personne n’est à l’abris de ce genre de faiblesse / ou de besoin – de refuser une bonne grosse somme de cash) du principe des reformations débiles, puériles, inutiles, obscènes, pathétiques, écoeurantes, humiliantes, qui désormais prévaut dans les festivals et salles de concerts, au plus grand plaisir des « fans » de « rock », englués dans leur admiration béate et aveugle, et apparemment ravis d’assister à la muséification de leurs de vieilles idôles autrefois talentueuses.
    mon impression est bien entende absolument subjective, mais ce soir je me couche ce soir avec beaucoup d’amertume, en tout cas plus que d’habitude, et l’impression d’avoir sali ce soir un de mes beaux souvenir d’adolescence (arapho 98).

  2. riliccc a dit:

    J’ai trouvé le concert de Sunn O))) vraiment superbe. Le groupe n’a jamais aussi bien manipluer la masse sonore que la formule duo, la plus radicale, permet d’apprécier pleinement. Le jeux des fréquences s’emballant dans des larsens ultra lourds/infra basse est incroyable. Ce n’est plus un groupe de métal mais de la musique spectrale sombre et terrifiante. D’ailleurs la musique spectrale a donné aussi le même débat : c’est quoi ça ? c’est pas de la musique etc… Ben oui c’est plus de la musique c’est de la sculpture sonore, un truc dont il faudrait trouver le nom. C’était totalement fascinant, inquiétant, éprouvant.
    Ce soir je trouve qu’ils ont joué intelligement avec les clichés métal tout en restant très sobres. Visuellement c’était très réussi.

    J’ai fait un test hier, je suis venu avec des amis qui ne connaissaient pas le groupe et même si tous n’ont pas aimé (certains ont adoré quand) tous ont admis qu’ils y avaient vraiment quelquechose de fascinant dans cette anti-musique.

  3. *Concernant sunn, c’est le meilleur concert d’eux que j’ai vu, mais il est vrai que le son aurait pu être plus fort. Ceci dit, il fallait se déplacer dans la salle. j’ai fait la première moitié au centre, près de la scène puis je me suis déplacer sur la gauche et là le son etait bien plus fort, beaucoup plus riche en basse, estomaquant. Fallait s’en douter, la spacialisation du son a aussi son role dans sunn. Sinon, le concert au nouveau casino n’est pas si vieux, c’était au printemps 2005.
    *Pour JL, c’était vraiment bien, mais loin d’être la méga torgnole promise par bien des sites et magazines…

  4. simon a dit:

    je partage l’avis de hh.. je trouve çà assez sinistre que sunn soit devenu un « groupe à la mode », çà va devenir difficile de critiquer; et comme le dit joseph, jamais la presse n’a été aussi élogieuse, au moment où ils sortent, je pense, leur disque le plus discutable, le plus ampoulé et indigeste. J’ai vu trois fois sunn en concert, je suis toujours resté en retrait : trop theâtral et finalement « conceptuel », plus proche d’une performance d’art contemporain que d’un concert, des musiciens qui en gros « font le show »..(d’où cette répétition mécanique)

    je précise que j’aime bien o’malley, il a enregistré des choses vraiment superbes (et viscérales comme khanate, un vrai groupe pas conceptuel), mais ses orientations récentes (la « grande musique ») m’inquiètent..Il y a un espèce de sur-moi un peu dégoûtant et écrasant chez lui, sur-moi qu’on ne va pas retrouver par ex chez un kevin drumm, musicien de la même génération et pas encore à la mode (donc pas invité à villette sonique les rois du revival)

  5. Hmmmm…l’avis de Simon me laisse songeur.
    *Sunn est un groupe à la mode, finalement , depuis qu’ils ont recommencé a faire des concerts en 2003. C’est bien simple, avant 2005-6, pour toruver un disque southern lord, c’était la guerre. Maintenant leurs sorties sont en tête de gondole. Mais le nouveau casino, en 2005 était LOIN d’être rempli. Le fait est qu’on ne doit pas pour autant se chercher une légitimité à aimer ce groupe ou non, et se sentir avoir plus le droit que d’autres, non?
    *L’aspect théatrale fait parti intégrante du concept même de sunn. Anderson disait il y’a des années que deux mecs qui jouent des basses fréquences habillé en jean au ralenti, ca n’exciterait JAMAIS personne. A mon humble avis, le succè d’earth dans les années 90 me semble éloquent
    *Khanate est tout aussi conceptuel que le reste de ces projets. C’est même un des plus conceptuels avec sunn. Je vois moins les concepts derrière KTL ou ses projets solo.
    * je suis par contre totalement d’accord pour parler de son « sur-moi », mais je dirais que ca se trouve aussi dans sa musique même: je l’ai vu un certain nombre de fois avec différents projets, et a mon humble avis, au delà d’un technicien certain, je ne vois qu’un piètre musicien, incapable de joeur en rythme et en accord avec ses comparses. Sa prestation avec Aethenor l’an dernier était effarante.
    *Drumm est quand même signé chez MEGO, et tourne avec Tortoise… relativisons!
    * La vilette sonique, roi du revival? Ils ne sont a l’origine d’aucune reformation (devo ne s’est « jamais » arreté, finalement, TG s’est reformé 4 ans avant leur passages parisien, et JL jouait a l’ATP y’ 15 jours). Il faudrait plutot souligner l’audace de ce festival en pleine capitale!

  6. simon a dit:

    c’est le côté musée qui m’ennuie dans ce type de « programmation » damo, je trouve qu’inviter les goblins à jouer les plus grand tubes de dario argento, en 2009, n’a aucun intérêt, pareil pour jesus lizard ou TG…c’est d’ailleurs une tendance assez générale et pas spécifique à la villette sonique, on mise sur des valeurs sûres / affectives pour ramener le peuple et faire du buzz, j’ai l’impression que la musique elle-même passe au second plan (tant qu’on a l’événement..)… merci pour tes remarques

  7. Je les ai vus à Primavera ce week-end, le son était très très fort, et ça m’a bien bluffé, même si je n’aimais pas auparavant le groupe sur disques.
    TOP 1 du festival pour moi.

  8. lelapinbleu a dit:

    c’était très pénible TG, par ailleurs.
    Sunn O))) au Nouveau Casino, c’était un des meilleurs concerts de ma vie ! Ensuite aux Instants, l’horreur climatique (40°C minimum !) puis vint le Point FMR : égotrip branché et pénible. Ce Attila me rappelle le pire du Black Métal. Ce soir là, c’est Earth qui avaient brillé par leur simplicité et leur modestie. Je ne les ai plus revus, les avis sur cette page sont très intéressants.

  9. hh a dit:

    bizarrement j’avais vraiment beaucoup aimé TG à villette sonique l’année dernière. tout ça reste une question de sensibilité mais il est clair que l’aspect « album-photo » des concerts en général et des festivals en particulier devient franchement insupportable, du côté des programmateurs c’est la compet à celui qui déterrera la dernière gloriole qui n’était pas encore venu exhiber ses vieux os sur scène, et du côté du public on se rue (je fait malheureusement parfois parti du lot) allègrement assister voir non pas un groupe mais un Nom… et la plupart du temps les gens ont globalement l’air ravis, ce qui me sidère un peu.